Le Point Macro - LPM57 (11/09/23)
- L'équipe BoursicoTalk
- 11 sept. 2023
- 4 min de lecture
Chaque semaine, retrouvez l'essentiel de l'actualité macroéconomique qui a bouleversé les marchés financiers. #LPM ,c'est parti !

#Résumé : Les marchés boursiers ont clôturé la semaine dans le rouge, toujours inquiets d’une résurgence de l’inflation, et donc d’une politique monétaire encore restrictive de la part des banques centrales. En Inde, la dix-huitième édition du G20 débute sous tension.

#ÉtatsUnis : La nouvelle semaine boursière s’est amorcée avec un calendrier allégé, tandis que Wall Street était fermé en raison de la célébration du Labour Day. Mais les courtiers n’ont pas eu le temps de se remettre de leurs émotions que l’actualité les a rattrapés.
Une fois encore, les taux d’intérêt continuent de peser sur le moral, et cela s’est ressenti sur les taux à 10 ans américains. Si le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans est en tendance haussière depuis avril dernier pour atteindre à 4,34 % temporairement, il n’a cependant pas encore réussi à franchir ce seuil. De ce point, deux scénarios se dessinent. Le premier est une baisse de ce taux, sous les 4 %, ce qui pourrait stimuler la reprise des indices boursiers. Le second est un dépassement net de la barre des 4,34 %, cela laisserait ouverte la voie à des taux de 5 %. Vous l’aurez compris, le premier est favorable aux marchés et le second problématique.

#Europe : Dans le paysage financier mondial en constante évolution, une décision inattendue de la banque centrale polonaise a pris de nombreux observateurs par surprise cette semaine. La banque centrale polonaise a en effet abaissé ses taux directeurs de 75 points de base, un geste significatif qui envoie un signal fort aux marchés financiers et à l’économie nationale. Cette mesure, bien que surprenante, reflète les efforts entrepris par les autorités polonaises pour stimuler la croissance économique, dans un contexte économique mondial incertain.
Il est important de noter que cette décision de la banque centrale polonaise contraste avec les politiques monétaires d’autres banques centrales majeures, notamment la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE). Ces deux institutions ont maintenu leurs taux d’intérêt directeurs inchangés, bien que des signaux indiquent que la Fed pourrait envisager la fin de son cycle de resserrement monétaire.
Les nouvelles données sur la santé économique montrent un ralentissement de l’activité dans la zone euro, amplifié plus que prévu au mois d’août. Cela est principalement dû à une activité des services en recul, selon les enquêtes menées auprès des directeurs d’achat. Les chiffres de l’indice PMI composite, qui combine les secteurs des services et de l’activité manufacturière, ont chuté à 46,7 pour le mois d’août, ce qui représente un plus bas depuis neuf mois. En comparaison, le chiffre était de 48,6 pour le mois de juillet, montrant une détérioration plus rapide que prévu. Une première estimation avait évalué cet indice à 47.
Ces données inquiétantes suggèrent que la zone euro pourrait être en danger de glisser dans une récession, ce qui soulève des préoccupations quant à la santé économique de la région pour les mois à venir.
Petite parenthèse belge avec l’annonce de l’Agence fédérale de la dette belge sur le résultat final de sa campagne de souscription au bon d’État Van Peteghem. Celui-ci a rapporté un montant impressionnant de 21,9 milliards d’euros pour le Trésor public belge, ce qui représente le montant le plus élevé jamais récolté par des titres destinés aux investisseurs particuliers. Cette réussite souligne la confiance des citoyens dans la dette belge et la gestion financière du pays.
Enfin, un changement de leadership notable a eu lieu au sein de la Commission européenne. Didier Reynders, ancien ministre belge et actuel commissaire à la Justice, prend temporairement les rênes de la Concurrence suite au congé politique de Margrethe Vestager. Cette dernière est candidate à la présidence de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ce changement de leadership dans un domaine clé de la régulation économique européenne aura sans aucun doute des répercussions sur la politique de concurrence dans l’Union européenne. Nous leur souhaitons beaucoup de réussite dans leurs nouvelles fonctions.

#ResteduMonde : Le 18e sommet du G20 a lieu ce week-end du 9 au 10 septembre en Inde, à New Delhi. Cette organisation, créée en 1999 à la suite de la crise financière asiatique, a pour objectif de faciliter les échanges d’ordre économiques et financiers entre les représentants des 20 nations les plus importantes dans le monde d’un point de vue économique.
Cependant, cette édition sera marquée par deux absences de taille. La première, et plus prévisible, concerne celle de Vladimir Putin, Président de la Russie, puisqu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, le soupçonnant de crimes de guerre. Celui-ci sera représenté par Sergueï Lavrov, son ministre des Affaires étrangères.
Le second est Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine, qui n’avait jusqu’alors jamais manqué un sommet du G20 depuis son arrivée au pouvoir. Si Pékin n’a fourni aucune explication et a envoyé le Premier ministre Li Qiang à la place, les tensions entre la Chine et l’Inde peuvent être une raison de cette absence. Les deux pays, qui partagent une frontière commune, ont plusieurs différends pour la suprématie économique et culturelle de l’Asie du Sud-Est.
Dans d’autres régions du monde, l’Arabie saoudite a confirmé sa volonté de maintenir sa politique de réduction de la production pétrolière, réduisant d’un million de barils par jour jusqu’à décembre 2023. Cette décision s’inscrit dans le cadre de sa stratégie visant à stabiliser les prix du pétrole. Sans surprise, la Russie a également annoncé diminuer de 300 000 barils par jour ses exportations pétrolières jusqu’à la fin de l’année.


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Auteur de l'article : Timur Kazkondu.